Anahita est un nom qui chante, à la fois gai et doux. C'est aussi le nom que porte un bateau dont l'histoire nous a touchéee. Anahita de Louis Bernicot a suivi la même route que celle de slocum dans les années 30's, ce qui est - pour l'époque - un exploit: qui s'imagine aujourd'hui s'aventurer dans le détroit de Magellan sans gps et traverser des océans sans auto-pilote. Les capacités du bateau jouent également un rôle important, et Anahita était un bateau solide. Grâce à elle, Bernicot a pu accomplir son tour du monde sans souci majeur. Malheureusement Anahita n'a pas eu de belle retraite. à la mort de Bernicot, elle a été revendue plusieurs fois sans que quelqu'un ne s'intéresse réellement à son histoire.

Le personnage de Bernicot explique peut-être et en partie ce désintérêt. A la fin des années 30's, Bernicot décide de partir sur les traces de slocum en laissant une femme et trois enfants derrière lui. Etre en mer lui procure sa plus grande satisfaction. contrairement à slocum, il ne cherche pas le contact avec les indigènes lors de ses quelques escales, et refuse même les invitations à des fêtes données en son honneur. Son récit est très sec, sans émotions, sans joie réelle. Son retour se fait dans la discrétion. Il est accueilli par sa famille et deux journalistes qui peinent à lui faire raconter son exploit. Bernicot ne le voit pas ainsi d'ailleurs, c'est un homme simple et très modeste. Rien à voir avec l'arrivée triomphante d'un Gerbauld quelques années auparavant, avec fanfares, journalistes et officiels. Bernicot passera le reste de sa vie entre son bateau et son domaine. A sa mort, sa femme vend très rapidement Anahita sans se soucier de son avenir. La suite est assez triste: Anahita a été revendue, puis modifiée pour en faire un bateau de charter, pour finir dans le coin d'un chantier. Grâce à la parution de plusieurs articles, ainsi que la réédition du récit de Bernicot "la croisière d'anahita", anahita est enfin sortie de l'oubli. Espérons qu'elle sera finalement restaurée avant qu'il ne soit trop tard.

en automne 2016, nous avons visité anahita qui se trouve actuellement dans un hangar à fécamp, en attendant sa restauration.

Anahita était le nom - en perse - de la déesse de la mer et de la fertilité.